Une holding désigne une structure juridique qui détient des parts ou des actions dans d’autres entreprises ou sociétés. Son rôle consiste à centraliser le capital, la trésorerie et les décisions, pour assurer le pilotage stratégique et la coordination fiscale du groupe. Quels sont les avantages de cette entité juridique et quelles sont les étapes pour y parvenir ?
Qu’est-ce qu’une holding ?
Avant d’explorer ses avantages et ses usages, il convient de définir précisément ce qu’est une holding.
Définition d’une holding
Une holding est une société dont l’activité principale consiste à détenir des participations dans d’autres entreprises. Elle n’a pas vocation à produire des biens ou à fournir des services, mais agit comme une entité de contrôle, souvent qualifiée de « société mère », en relation avec ses « sociétés filles » ou filiales. Concrètement, une holding possède tout ou partie du capital d’autres sociétés, ce qui lui permet d’en orienter la stratégie, la gouvernance ou les décisions majeures, sans pour autant intervenir dans leur gestion opérationnelle au quotidien.
Par exemple : un entrepreneur qui possède plusieurs boutiques indépendantes dans différentes villes peut créer une holding pour centraliser leur gestion et organiser leur croissance.
Quels sont les différents types de holdings ?
Il existe plusieurs types de holdings. Certaines sont purement passives ou financières et se limitent à percevoir des revenus liés à la détention de titres. D’autres, dites actives ou animatrices, participent activement à la gestion de leurs filiales en mutualisant certaines fonctions (comptabilité, ressources humaines, marketing, etc.). Les holdings SCI (société civile immobilière) ont été conçues pour les projets immobiliers, tels que l’acquisition, la gestion, la mise en location ou la transmission d’un patrimoine immobilier.
Créer une holding peut répondre à plusieurs objectifs :
- optimiser la fiscalité (notamment via le régime mère-fille) ;
- centraliser la gestion de plusieurs sociétés ;
- préparer une transmission d’entreprise ;
- sécuriser un patrimoine professionnel.
Ce type de structure est couramment utilisé dans les groupes d’entreprises, les structures familiales ou les stratégies d’investissement.
Pourquoi créer une holding ?
La création d’une holding représente des avantages non négligeables, tant pour les entrepreneurs que pour les investisseurs.
L’optimisation fiscale
La holding agit comme un hub d’optimisation grâce à quatre régimes principaux.
- Le régime mère-fille permet, sous conditions (notamment la détention d’au moins 5 % des titres pendant deux ans), d’exonérer 95 % des dividendes reçus d’une filiale, limitant ainsi la double imposition.
- L’intégration fiscale autorise un groupe de sociétés (holding + filiales détenues à 95 % minimum) à consolider ses résultats. Les bénéfices et pertes s’annulent au sein du groupe, réduisant l’impôt sur les sociétés.
- L’apport-cession (article 150-0 B ter du CGI) permet de différer l’imposition d’une plus-value lors de l’apport de titres à une holding, libérant des liquidités pour de futurs investissements.
- Le pacte Dutreil, en phase de transmission, permet de réduire jusqu’à 75 % les droits de donation ou de succession sous conditions de conservation des titres et de poursuite de l’activité. Seule la Holding animatrice peut bénéficier du pacte Dutreil.
Ces régimes combinent réduction d’impôts, lissage des résultats et facilité de transmission, faisant de la holding un véritable booster financier et patrimonial.
À noter : il est possible de combiner le régime mère-fille et l’intégration fiscale.
Faciliter la gestion
La création d’une holding permet de faciliter la gestion d’un groupe composé de plusieurs entités en centralisant certaines fonctions clés. Cette structure devient particulièrement pertinente dans le cadre d’opérations de croissance externe. Lorsqu’une entreprise envisage d’acquérir une société concurrente ou complémentaire, la holding peut intervenir comme levier financier, capable de mobiliser des fonds plus aisément qu’une filiale isolée. Cette capacité renforce la crédibilité du groupe auprès des partenaires financiers et facilite l’exécution de telles opérations.
Optimiser de la trésorerie
La holding joue un rôle central dans la gestion et l’optimisation de la trésorerie. En mutualisant les excédents de liquidités des différentes entités, elle permet une réaffectation stratégique des ressources là où elles sont le plus nécessaires. Cette approche assure une utilisation efficiente des capitaux, renforce la synergie opérationnelle entre les filiales et soutient les projets de développement interne ou externe. Cette circulation des fonds peut s’opérer par différents biais :
- d’avances en compte courant d’associé ;
- de remontées de dividendes ;
- de conventions de trésorerie intra-groupe.
Elle simplifie la mise en place de financements communs pour des investissements stratégiques.
Construire un levier stratégique
Au-delà de la simple gestion, la holding constitue un outil stratégique majeur pour structurer, piloter et accélérer le développement d’un groupe d’entreprises. Elle permet d’harmoniser les orientations stratégiques, d’optimiser les flux financiers et de renforcer la solidité juridique et fiscale du groupe.
Renforcer la gouvernance
La centralisation des fonctions stratégiques au sein de la holding favorise une gouvernance plus efficace et une meilleure cohérence dans la prise de décision. Elle permet également de structurer les responsabilités et de fluidifier la communication entre les entités, contribuant à une plus grande efficacité opérationnelle.
Anticiper et organiser la transmission familiale
La holding offre également un cadre structurant pour organiser la détention et la transmission du capital, notamment dans un contexte familial. En concentrant les participations au sein d’une structure unique, elle facilite la répartition des droits, la continuité de la gouvernance et la pérennité de l’activité au fil des générations. C’est aussi le moyen le plus simple d’optimiser la fiscalité lors d’une cession d’entreprise.
La holding permet de structurer la transmission via le Pacte Dutreil, en concentrant les titres à transmettre dans une même entité. Elle peut aussi faciliter le démembrement des parts sociales (nue-propriété/usufruit) pour transmettre progressivement le patrimoine tout en conservant le contrôle. Dans ce contexte, la mise en place d’un conseil de famille peut renforcer la gouvernance et structurer les décisions liées à la transmission des parts de la holding.
Sécuriser le patrimoine professionnel
Enfin, la holding constitue un outil de sécurisation du patrimoine professionnel. Elle permet de dissocier les activités opérationnelles de la détention des actifs, de limiter les risques en cas de difficultés d’une filiale et d’assurer une meilleure protection des biens stratégiques du groupe. En logeant les actifs dans la holding (immobilier, titres, brevets, etc.) et en séparant leur gestion de l’activité courante de l’entreprise, on protège le capital en cas de défaillance. Ce montage peut aussi faciliter la remontée de dividendes dans un cadre fiscal optimisé, ou encore préparer un apport de titres en vue d’une restructuration.
Piloter un patrimoine immobilier (SCI)
Une holding peut prendre la forme d’une SCI (Société Civile Immobilière) pour la gestion d’un patrimoine immobilier. Cette structure permet de regrouper des biens au sein d’une société, de faciliter leur gestion locative, leur financement ou encore leur transmission. En logeant une SCI dans une holding, il est possible de centraliser la détention d’actifs immobiliers aux côtés d’autres sociétés opérationnelles ou patrimoniales.
Cette configuration est particulièrement intéressante pour :
- organiser la détention d’un parc immobilier familial ou professionnel ;
- protéger les biens immobiliers des risques liés aux activités commerciales des filiales ;
- faciliter la transmission via le démembrement des parts sociales ou un pacte Dutreil.
À noter : la SCI ne bénéficie pas des mêmes régimes fiscaux que les sociétés commerciales. Elle est en principe soumise à l’impôt sur le revenu, sauf option pour l’impôt sur les sociétés, ce qui implique des arbitrages à bien anticiper avec un expert.
Les 5 étapes pour monter une holding
Tout comme Rome, monter une holding ne se fait pas en un jour. Il faut de la patience et, surtout, un bon entourage. La création d’une société holding nécessite le respect de plusieurs étapes juridiques et administratives. Voici les principales démarches à suivre :
1. Choix de la forme juridique
La première étape consiste à choisir la forme juridique de la holding. Ce choix dépend de plusieurs critères : nombre d’associés, niveau de contrôle souhaité, fiscalité, souplesse de gestion ou encore objectifs patrimoniaux. Voici les formes les plus courantes :
- SAS (Société par Actions Simplifiée) : Idéale pour les projets ambitieux, elle offre une grande liberté statutaire. La SAS permet de moduler la gouvernance, la répartition du capital et la distribution des dividendes. C’est la forme la plus utilisée pour les holdings de groupe ou à visée stratégique.
- SARL (Société à Responsabilité Limitée) : Plus encadrée juridiquement, elle convient aux projets familiaux ou de taille plus modeste. Elle impose davantage de formalisme (assemblées, nomination du gérant…) mais offre un cadre sécurisé pour les associés.
- SA (Société Anonyme) : Recommandée pour les grandes entreprises ou holdings cotées, la SA exige un capital social minimum de 37 000 € et la mise en place d’une gouvernance structurée (conseil d’administration, commissaire aux comptes). Moins souple que la SAS, elle est adaptée aux projets de grande envergure.
- SCI (Société Civile Immobilière) : Forme privilégiée pour les holdings patrimoniales dédiées à l’immobilier. Elle permet de gérer, transmettre et optimiser un patrimoine immobilier. Attention : la SCI n’est pas une société commerciale, ce qui limite son accès à certains dispositifs fiscaux.
- EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) : Variante unipersonnelle de la SARL, elle permet à un seul associé de créer une holding. Sa structure est simple, mais elle présente les mêmes contraintes juridiques que la SARL classique.
Le choix de la forme juridique doit être réfléchi en fonction des objectifs de l’entreprise, de la nature de l’activité et de la stratégie de gestion du capital.
2. Rédaction des statuts
Les statuts doivent préciser l’objet social de la holding, qui est généralement le contrôle, la gestion et l’animation de participations dans d’autres sociétés. Ils doivent également définir la répartition du capital social, les modalités de direction, ainsi que les règles de fonctionnement de la société. Ils peuvent également intégrer des clauses spécifiques selon les objectifs : clause d’agrément, d’inaliénabilité, ou encore des mécanismes de sortie des associés.
3. Dépôt du capital social
Le capital social doit être déposé auprès d’un établissement habilité, tel qu’une banque, un notaire ou un avocat. Le montant requis dépend de la forme juridique retenue, sans exigence minimale dans la plupart des cas, sauf dispositions spécifiques.
4. Publication d’un avis de constitution
Un avis de création de la société doit être publié dans un journal d’annonces légales (JAL) habilité dans le département du siège social. Cette formalité permet de porter à la connaissance des tiers l’existence de la nouvelle entité.
5. Immatriculation au Registre du commerce et des sociétés (RCS)
La dernière étape consiste à immatriculer la holding auprès du greffe du tribunal de commerce compétent. Une fois cette formalité accomplie, la société obtient un numéro SIREN et acquiert la personnalité juridique. Elle peut alors commencer ses activités, détenir des participations, percevoir des dividendes ou réaliser des apports.
Bénéficier d’un accompagnement adapté
La montage d’une holding implique des choix stratégiques et juridiques complexes. Entre les différents régimes fiscaux, la gestion des dividendes ou encore les étapes à respecter pour créer sa holding, il est important de s’entourer de professionnels compétents.
Un avocat spécialisé en droit des sociétés pourra orienter la rédaction des statuts et sécuriser les montages juridiques. L’expert-comptable, quant à lui, jouera un rôle central dans la modélisation financière et la gestion fiscale. Enfin, un conseiller en gestion de fortune pourra apporter une vision globale, que ce soit en matière de transmission ou d’optimisation patrimoniale. Cet accompagnement sur mesure garantit la pérennité et l’efficacité de la holding.